« 9 salariés sur 10 ayant testé l’intrapreneuriat aimeraient renouveler l’expérience. » (Étude Deloitte)
Qu’est-ce que l’intrapreneuriat ?
Afin de permettre à des projets innovants de voir le jour, la démarche d’intrapreneuriat est de plus en plus plébiscitée et utilisée au sein des organisations. Cette démarche permet à un collaborateur de se lancer dans une aventure créatrice de valeur pour l’entreprise. Il ou elle, bénéficie d’un accompagnement dédié, tout en conservant les atouts de la structure et son statut de salarié.
On attribue la paternité de ce principe à Gifford Pinchot III, un entrepreneur américain, écrivant en 1978 un article sur l’entrepreneuriat « intra-entreprise ».
Fondamentalement, le terme « intrapreneuriat » désigne l’ensemble des formes d’organisation aboutissant à la création d’une entreprise au sein d’une autre entreprise. La démarche part généralement de l’idée d’un salarié, et de sa volonté de la développer concrètement pour en dépasser le simple stade d’idée. Habituellement, une telle proposition est généralement remontée plus ou moins haut dans la hiérarchie, avant d’être discutée, validée, puis enfin être développée par la ou les personnes désignées. La démarche intrapreneuriale, elle, consiste à donner au salarié la responsabilité du développement de son idée par la création d’une structure détachée de l’entreprise, évoluant cependant en son cadre.
Evidemment, un projet de développement interne n’est pas systématiquement réalisé par une seule et même personne. Les exemples montrent que bien souvent, l’idée est d’abord développée par le salarié à son origine, puis est rejoint plus ou moins rapidement par ses collègues. L’exemple le plus connu et le plus cité est sans doute le géant de la Tech Google, qui, à son introduction en Bourse en 2004, proposait à ses salariés 20% de temps libre pour se consacrer à des projets de leur initiative. Le message était donc clair : tout le monde peut faire de l’intrapreneuriat. (Source : DigitalRecruiters)
Curiosity #3 : A la rencontre des acteurs de l’intrapreneuriat en France
Pour notre 3ème rencontre Curiosity, nous avons été invités au site industriel de la Combaude du groupe Michelin, à Clermont-Ferrand, et avons reçu l’ensemble de notre réseau Innovation pour une journée dédiée à l’intrapreneuriat, et notamment à 3 thématiques : la gouvernance des programmes d’intrapreneuriat, l’accompagnement des intrapreneurs, et la sortie des initiatives. Pour en parler,nous avons organisé une conférence et un temps d’échange avec Sylvie Gomes, membre fondatrice de l’Institut de l’Intrapreneuriat, Fabrice Cailloux, un passionné d’intrapreneuriat qui a créé de nombreuses start-ups et désormais en charge de l’incubateur ESC Clermont, et enfin Quentin Faucret, fondateur de Resicare, un projet intrapreneurial développé chez Michelin.
Selon Sylvie Gomes, « Pour créer un programme d’intrapreneuriat et mettre en place une gouvernance adaptée, une entreprise doit prendre en compte 4 paramètres » à savoir :
Sylvie précise « Ce qui compte, c’est le niveau global. Un équilibre doit systématique être mis en place. Mais quoi qu’il arrive, peu importe d’où l’on part, on peut toujours progresser et avancer ».
Sur l’accompagnement et le coaching des intrapreneurs, Fabrice Cailloux explique que « Entre faire un pitch devant un Comité de Direction et devant des investisseurs, ce n’est pas la meme chose. » L’importance de la formation est donc primordiale pour certains intrapreneurs qui n’étaient pas toujours destinés à ces nouvelles responsabilités. Sylvie poursuit : « Il y a évidemment des facteurs stratégiques mais il y a aussi le facteur humain à prendre en compte. Certains n’ont pas envie de prendre ce type de responsabilités, d’autres le veulent dès le départ. Le développement des potentiels, ce n’est pas que les compétences, c’est aussi les comportements ». Finalement, tout le monde s’accorde sur les propos de Fabrice : « Former des intrapreneurs, c’et former des leaders du changement ».
A propos de la sortie des initiatives, Sylvie explique : « La majorité des projets sont réintégrés dans une division interne de l’entreprise, mais d’autres en sortent complètement tout en restant sont parfois soutenues financièrement. Moins de 10% des projets intrapreneuriaux débouchent sur une filiale. »
Quentin Faucret, intrapreneur chez Michelin, a de son côté créé sa propre filiale du groupe. « Pour exister dans cet environnement, il faut exister par nous-même et en même temps faire partie du groupe. Ça peut paraître parfois un peu « village gaulois » vu du groupe, nous on parle de communauté de destin. Cette notion de collectif est hyper importante. J’aime bien dire qu’on s’accroche à une orbite. Si on va trop vite ou si on s’éloigne trop on part dans l’espace et on est complètement décrochés, et si on va trop doucement on rentre dans l’atmosphère et on crame. Donc il faut être à la bonne distance du groupe sans partir trop loin »
Matthieu Ribon, directeur du programme d’intrapreneuriat de BioMérieux, intervient pour compléter les propos de Quentin : « Il faut aussi avoir une certaine agilité en tant qu’entreprise vis-à-vis des débouchés. Il faut être opportuniste et savoir dire « cette idée-là elle n’a aucun sens à l’extérieur » ou « cette idée-là a sa place à l’extérieur de l’entreprise » et ne pas imaginer dès le départ que tout va rester en interne ou passer en externe. »
A l’issue de cette journée Curiosity, une fresque de l’intrapreneuriat a été dessinée pour retracer les réflexions et les idées de chacun
Cette journée Curiosity fut riche en apprentissages et en enseignements, et nous vous proposons de revivre cette aventure intrapreneuriale !
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A bientôt sur la voie de l’innovation !